Le site web ours.land, créé par Gwen Catalá, unit les écritures de Marie-Andrée Gill, Mahigan Lepage, Laure Morali, Sébastien Ménard et Anna Lupien qui, partant à la recherche de l’Oùrs, ont découvert qu’il pouvait être polaire, humain, vieil homme, introuvable ou tapi au fond de nous. L’adverbe ou pronom relatif « où », présent dans la graphie « Oùrs » de l’œuvre, marque l’imprévisibilité de la quête dans laquelle les artistes (re)découvrent cinq territoires différents (le Nutshimit, les monts Uapishka, la couture de la Confédération, le village Ivujivik et les pentes pyrénéennes) qui leur permettent de « contemporaniser » la figure de la bête. Le site, qui fait cohabiter poésie, récits, lectures, sons, images et vidéos, explore les possibilités du numérique, un espace qui se détache et se mêle à la fois aux livres d’art Oùrs et La porte sera débarrée ainsi qu’à l’exposition-lancement-lecture-performance ​​Les pistes de l’ours.

Format papier des livres d’art Oùrs et La porte sera débarrée © Possibles éditions

Chaque jour comme un rituel de beauté, / le vent efface toutes mes traces, / les montagnes prennent leur marche sur les millénaires, / la rivière met la nappe/ et ses quintes de toux font des tornades de broderie.

-Marie-Andrée Gill, Ours.land

Expérience web

Sur le site web, trois options s’offrent aux lecteur.ices : appuyer sur le bouton de lecture afin d’entendre les voix des artistes et ainsi s’immerger dans l’univers de l’œuvre, peser sur le « + », pour en apprendre davantage sur le projet ou appuyer sur le Ò (le « oùrs » ou le « land ») pour se diriger vers le point de départ de l’œuvre numérique. Celle-ci prend la forme d’une cartographie composée des noms des artistes (sur lesquels on peut cliquer pour avoir accès à leurs courtes biographies) et des cinq titres de leurs œuvres. À partir de cette carte, les lecteur.ices peuvent cliquer sur le titre ou sur le rond lumineux de leur choix pour découvrir les créations.

Les textes sont ensuite divisés en douze fragments illustrés par des points formant une constellation. L’œuvre semble être conçue pour y naviguer librement, car lorsque le ou la lecteur.ice appuie sur un mot en caractère agrandi ou en gras, il ou elle peut être redirigé.e vers l’extrait d’un.e autre artiste ou encore vers la page d’accueil. Cela crée des parcours de lectures aléatoires et des échos entre les récits. Il y a toutefois la possibilité de suivre les fragments dans l’ordre indiqué dans l’adresse URL (en évitant de voyager de page en page par les termes en gros caractère), ce qui propose une linéarité différente de celle du livre papier. Effectuer un glissement vers la droite ou vers la gauche pour revenir sur ses pas est possible dans les deux options.

Ours.land est également tapissé d’enregistrements, de cartographies numériques, de mots en mouvement ainsi que de textes et de photos que l’on peut parfois activer. Le site expose aussi les photographies et les vidéos d’Anna Lupien dans la section La porte sera débarrée. À travers les extraits, certains de ces amis inuits d’Ivujivik témoignent des blessures de leur passé. Leurs confidences sont accompagnées d’images de leur territoire, porteur lui aussi des parcelles de leur mémoire.

Vue du point de départ de l’œuvre numérique

Titre : Ours.land
Créateurs : Marie-Andrée Gill/ Mahigan Lepage/ Laure Morali/ Sébastien Ménard (poètes) /  Anna Lupien ( artiste multidisciplinaire) / Gwen Catalá (créateur de l’œuvre web)
Éditeur du projet entier : Collectif Oùrs
Éditeur de la publication papier : Possibles éditions

Date de parution : 2019
Lien vers le site de l’oeuvre : https://www.ours.land/
Lien vers la publication papier : https://possibleseditions.com/ouvrages 
Type d’oeuvre : projet multimédiatique, site Internet et livre
Support(s) numérique(s) utilisé(s) : site web

Pour voir des extraits vidéo: https://www.ours.land/a-videos.

Pour en savoir plus sur la version papier: Possibles éditions

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