Présentation
Instagram est un réseau social lancé en 2010, possédé par Meta (anciennement Facebook), où chaque publication est composée d’une image et d’un texte (de moins de 1500 signes). La plateforme est accessible en ligne, mais elle devient véritablement efficace sur téléphone intelligent, s’adaptant au défilement vertical usuel de ce support de lecture et correspondant à des écrans étroits.
L’accent est mis sur le visuel, tant dans le flux que dans la page d’accueil des comptes. Les textes, eux, sont coupés après quelques mots. Pour le lire en entier, il faut alors cliquer sur « lire la suite », un clic supplémentaire n’encourageant pas la lecture comme premier mouvement dans le défilement du fil.
Ce réseau social propose les fonctionnalités usuelles d’un tel objet : abonnements, mentions « j’aime », commentaires ou partages, ainsi qu’une interface de messagerie privée. Cependant, ce fut le premier à avoir mis en place le système de Story, des photographies ou vidéos pouvant inclure du texte et présentes pour un temps limité (à moins d’être archivées). Cela permet de partager des instants sans que ceux-là entrent dans la composition globale de la page de profil.
Il est également possible de publier des vidéos, en vertical, reprenant souvent la grammaire mémétique pour diffuser des musiques et des saynètes humoristiques; une reprise et une adaptation de concepts communs, de sons et de musiques incarnant un usage proche de celui de TikTok.
L’incorporation et la vulgarisation de filtres modifiant la chromie de l’image, ses contrastes ou sa luminosité permettent une retouche immédiate, mais standardisée, des contenus.
Instagram pour mettre en valeur la littérature
La plateforme est connue dans le milieu littéraire pour le grand nombre de chroniques de livres et de publications « style de vie » (life style) autour de la lecture. Ainsi, les #bookstagram ont fleuri sur la plateforme, mettant en avant la consommation de l’objet livresque et sa photogénie, privilégiant une bibliophilie contemporaine tournée vers les littératures de genre, la littérature jeunesse, etc. Au Québec, le mot clé #littqc regroupe autant des créations que des critiques et des efforts marketing.
Nombre de librairies (par exemple : L’Euguélionne ou Le Port de tête), de maisons d’édition (comme Les Moutons électriques ou La maison en feu) et d’auteur.ice.s (Chloé Savoie-Bernard, Olivia Tapiero ou encore Chris Colfer) se prêtent au jeu et viennent communiquer sur la plateforme.
Quelques œuvres utilisant Instagram
- le #dérive s’y enracine, permettant une expansion visuelle à cette œuvre d’observation de la vi(ll)e, et complétant les fragments publiés sur Twitter où l’accent est davantage mis sur le texte. On peut citer parmi les participant.es Benoit Bordeleau, Alice Van Der Klei et Yan St-Onge.
- D’autres s’emparent de la plateforme pour créer des bandes dessinées, profitant des compositions possibles dans les pages utilisateur.ices en utilisant la grille ou en publiant plusieurs images à la suite. On peut citer : Pascal Campion, Boulet.
- Enfin, la plateforme peut être utilisée pour faire image du texte, le mettant en scène dans le carré-photo habituel, détournant l’usage prévu de celui-ci. Citons entre autres : Poèmes plates, Poésie Locale ou encore Poésie sous sol.
Il existe aussi de nombreuses résidences d’artistes et d’écrivain.es qui se sont emparées de la plateforme.
Plus d’œuvres sur le Répertoire des écritures numériques.
Un autre réseau social utilisé pour écrire : Twitter.