Le numérique comme écriture est un ouvrage qui s’adresse aux étudiant.es ou aux professionnel.les qui travaillent de près ou de loin aux technologies. Il présente les textes numériques¹ comme étant une écriture tout en suggérant certains outils et méthodes pour mieux les approcher et saisir les notions qui les entourent. Ce manuel a été publié dans la collection Codex de la maison d’édition française Armand Colin vers la fin de l’année 2019 en version papier et est aussi disponible en partie dans la revue Communications et langage au format ePub. Les informations qui s’y trouvent découlent des trente années de recherche sur les « médias informatisés » qu’ont effectuées Emmanuel Souchier, Etienne Candel , Valérie Jeanne-Perrier et Gustavo Gomez-Mejia, chercheur.es et enseignant.es en Information-Communication. 

Divisé en trois parties, Le numérique comme écriture propose d’abord une façon de se positionner face aux objets numériques en partant des affirmations : « le numérique, c’est de l’écriture », « la technologie, c’est de l’humain », « les écrans, ce sont des médias » et « le formatage, c’est du pouvoir ». Il présente ensuite aux lecteur.ices une méthode d’analyse pouvant les guider à travers leur étude des textes numériques et expose des tableaux synthétiques permettant de regrouper systématiquement leurs différentes observations. Puis, il offre des exemples concrets de formes numériques variées de la vie quotidienne telles que le courriel et la plateforme Facebook ainsi qu’un glossaire des termes les plus utilisés dans ce livre qui pourront les aider pour de futures interprétations des dispositifs.

En bref, Souchier, Candel, Gomez-Mejia et Perrier suggèrent aux lecteurs.ices de se détacher de la vision d’un web « social » pour s’attarder aux dimensions formelles et matérielles de la communication. Ils abordent également le mouvement de textualisation des pratiques sociales, un passage de l’oral à l’écrit qui a entraîné plusieurs changements par rapport à l’éditorialisation. À titre d’exemple, nous pouvons constater que les dispositifs techniques imposent des cadres à notre écriture qui se modifiera alors à l’écran. L’ouvrage, qui combine l’anthropologie, l’histoire, la sociologie et la sémiologie, permet de questionner nos relations à la mémoire, aux écrans et à notre corps qui semble ne faire qu’un avec les interfaces. Il propose de s’attarder aux habitudes, aux gestes et aux pratiques que l’on a tendance à oublier comme la « lettrure » (« activité d’écriture et de lecture² ») et d’analyser les vocabulaires numériques et les discours utilisés par les médias afin de prendre un pas de recul et observer, par le fait même, comment le système économique et industriel mobilise nos besoins anthropologiques à travers les objets numériques³

¹ Définition de textes numériques :  « des objets manipulables, des textes à lire ou à écrire, des formes à interpréter, des usages à inventer face au renouvellement permanent des interfaces et des outils (p.9) ».

² p.40

³ p.10

Souchier, Emmanuël, Étienne Candel et Gustavo Gomez-Mejia, avec la collaboration de Valérie Jeanne-Perrier (2019), Le numérique comme écriture. Théories et méthodes d’analyse, Paris, Armand Colin. 

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