Cette deuxième édition de 60 pph ou 60 poèmes par heure est un recueil vidéo d’une soixantaine de minutes où se succèdent soixante vidéopoèmes présentés par soixante auteur.ices, et ce, à raison d’un poème par minute. 

Les poètes et poétesses sollicité.es pour le projet, complètement différent.es de celleux de l’année précédente, proviennent du Québec, du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario, du Manitoba, de la Colombie-Britannique, de la Louisiane, de la Belgique et de la France. Parmi celleux-ci se retrouvent des artistes comme Vanessa Bell, Gabrielle Boulianne-Tremblay, Alex Noël, Anne-Julie Royer, Alexis O’hara, Isabelle Duval et Shawn Cotton.

Chacune de leurs œuvres, produites expressément pour un support audiovisuel à la rencontre de la vidéo et de la poésie, nous conduit dans leur univers intérieur privé, avec leur esthétique particulière et leurs « logosystèmes » uniques. En effet, alors que certains poèmes faisaient l’objet d’une captation vidéo simple où les textes n’étaient que clamés, d’autres étaient performés ou interprétés. La plupart d’entre eux étaient néanmoins accompagnés d’images, d’ambiances sonores ou de musique. De plus, sur les soixante vidéos présentées, quelques-unes étaient captées sur un cellulaire, alors que d’autres l’étaient sur une tablette, un ordinateur ou une caméra semi-professionnelle. 

De là, le principal défi dans la réalisation du recueil était d’agencer « cet assemblage hétéroclite de voix, de voies, de démarches et d’approches, de façon à lui donner une cohérence, une unité ». Il s’agissait donc de faire émerger des liens, des dialogues et des sensibilités afin de créer une forme de cohésion, et ce, autour de la thématique commune des lieux que nous habitons, mais qui « en revanche, nous habitent à leur tour ». Le sous-titre du recueil, soit « Ces lieux qui nous habitent », se veut ainsi un rappel de la dimension relationnelle entre les individus et le milieu organique ou inorganique au sein duquel ils vivent et évoluent.

À cet égard, les vidéopoèmes ont pour la plupart été créés au cœur de l’hiver, mais surtout au cœur de la pandémie mondiale de COVID-19. Évidemment, cela s’inscrit – comme c’était le cas pour la première édition du projet – dans l’esprit du « fait maison », direct et simple, qui s’est développé depuis les confinements :

« C’est ainsi que le tout premier poème-vidéo, d’Anthony Charbonneau, nous rappelle que, confinés à demeure, nous sommes moulés par nos habitations ; tandis que la toute dernière, celle de Zachary Richard, nous parle de ces cataclysmes qui, dévastant nos milieux de vie, bouleversent nos vies, tels les ouragans en Louisiane. Entre la première vidéo et la dernière, nous visitons toutes les déclinaisons imaginables au sujet de ces lieux que nous habitons et qui nous habitent, en interaction. »

(Tremplin d’actualisation de poésie, Description de la vidéo YouTube, 15 avril 2022)
Tremplin d’actualisation de poésie, « Promo 60pph 2022 v3 » (vidéo de promotion pour l’édition 2022 de 60 pph), 10 avril 2022.

Le TAP : une poésie qui relève de l’acte

La première et la deuxième édition de 60 pph sont actuellement disponibles sur la chaîne YouTube du Tremplin d’actualisation de poésie (TAP).  Le Tremplin d’actualisation de poésie est un organisme québécois à but non-lucratif qui se présente comme un « agent catalyseur » d’une « synergie vers l’avènement du faire poétique ». Par son action dans le milieu culturel, l’organisme souhaite l’actualisation et l’expansion, voire la « popularisation » de la poésie sous toutes ses déclinaisons.

En plus de proposer des ateliers de médiations culturelles et des activités mensuelles de poésie spectacularisée (telles que les Vendredis de poésie et les Slams de poésie), le TAP présente chaque année des matchs, spectacles ou cabarets dans les festivals de Québec, tels que le Mois de la poésie, Québec en toutes lettres et la Manif d’art. Suivant sa visée transdisciplinaire, le TAP publie également de la poésie audio, ainsi que des recueils de poésie imprimés (prozine). 

Pour en savoir davantage sur le mandat et la programmation diversifiée du TAP, c’est juste ici.

Titre : 60 pph – Ces lieux qui nous habitent (édition 2022) 
Type d’oeuvre : recueil de vidéopoèmes 
Date : 15 avril 2022
Présenté par : Tremplin d’actualisation de poésie (TAP)
Lien vers l’oeuvre : https://www.youtube.com/watch?v=FkoJ-UOfinQ 
​​Idée originale, découpage technique, mise en ordre et réalisation : André Marceau
Chargé de projet : Jérémie Aubry 
Montage vidéo et postproduction audio : Raphaël Simard 
Assistance au montage vidéo : Jade Gagnon

Auteur.ices : Monique Adam, Agnès Aubague, Salah Beddiari, Marie Bélisle, Vanessa Bell, Sylvie Bérard, Mélanie Bizier, Michel Blouin, Mathieu Boily, Hélène Bouchard, Gabrielle Bouliane-Tremblay, Denise Brassard, Éric Brogniet, Anthony Charbonneau Grenier, Sonia Cotten, Shawn Cotton, Mathieu Croisetière, Denise Desautels, Diane Descôteaux, Jean Dorval, Alycia Dufour, André Duhaime, Sébastien Dulude, Isabelle Duval, Sébastien Emond, Ian Ferrier, Stéphanie Filion, Jean-Yves Fréchette, Lise Gaboury-Diallo, Flavia Garcia, Isabelle Gaudet-Labine, Gabrielle Giasson-Dulude, Fred Griot, Maisie-Nour Symon Henry, Jonathan Lafleur, Monique Laforce, Sophie-Anne Landry, Guy Marchamps, Louise Marois, Sylvie Nicolas, Alex Noël, Rémi Och, Alexis O’hara, Stéphanie Pelletier, Edith Pineault, Sylvie Poisson, Zachary Richard, Jonathan Roy, Anne-Julie Royer, Mattia Scarpulla, Yan St-Onge, Vincent Tholomé et Gauthier Keyaerts (Duo VTGK), Nathalie Thibault, Jessica Tremblay, André Trottier, Émilie Turmel, Claudine Vachon, Émile Vigneault, François Vigneault, Dominique Zalitis.

 

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