Le colloque « Études du livre au XXIe siècle » visait à mettre en valeur les chantiers de recherche en cours et à mettre en lien les jeunes chercheur⋅e⋅s d’un domaine scientifique qui se dessine à l’intersection de la littérature contemporaine, de l’histoire du livre et de l’édition, de la culture médiatique et des arts visuels. Il s’est tenu en ligne du 8 mars au 17 mai 2021, par la livraison de communications en ligne. Voici une des communications.
« Quels liens entre les enseignant⋅e⋅s du collégial et le milieu éditorial québécois ? », Camille Simard, Université du Québec à Montréal
Camille Simard étudie la passation de la sensibilité éditoriale. La sensibilité éditoriale, c’est l’attention portée au nom de la maison d’édition, sa ligne éditoriale, son histoire, la facture visuelle des livres, ses collections, les différents catalogues et la composition de son équipe. Simard se questionne à savoir si le cégep est un lieu qui permet la transmission de l’attention éditoriale. Pour ce faire, elle considère que la lecture est un acte qui crée des communautés, et que différentes manières de lire donnent sens à du texte. Au Québec, de plus en plus de maisons d’édition entrent en contact avec leur communauté lectrice. Les enseignant.es du cégep créent des communautés interprétatives dans leur discipline. Ces communautés issues de l’enseignement ne sont toutefois pas des communautés revendiquées. En effet, la lourdeur de la tâche administrative, les champs d’intérêts et les besoins différents des enseignant.es rendent le partage difficile. La passation de la sensibilité éditoriale passerait donc plus par la communauté lectrice. Cette transmission s’opérerait par la création d’un corpus ancré dans les sujets d’intérêts du lectorat collégien, l’invitation d’écrivain.es et d’éditeur.rices en classe, les sorties en salon du livre, les services de presse de maisons d’édition et les fiches de lecture produites par ces dernières. La transmission d’une sensibilité des étudiant.es vers les enseignant.es est aussi possible. La conscience et la sensibilité éditoriale sont tributaires d’un effet de communauté.
À propos de Camille Simard
Camille Simard termine actuellement une maîtrise en sociologie, concentration études féministes, à l’Université du Québec à Montréal. Elle est sous la direction de Louis Jacob. Son mémoire intitulé « Découvrir les livres du Remue-ménage… puis les transmettre : Une expérience de lecture des enseignant⋅e⋅s des cégeps québécois » a été déposé en janvier 2021.
Dans le cadre de ce dernier, elle a réalisé des entretiens avec des professeur⋅e⋅s de littérature, de philosophie et de sciences humaines de partout au Québec pour mesurer leur inclinaison à adopter une grille d’analyse féministe dans leur discipline respective. Elle a été à l’emploi des Éditions du remue-ménage de 2016 à 2021.
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